La création des parcs nationaux au Costa Rica

La création des parcs nationaux au Costa Rica

Parmi les attraits touristiques du Costa Rica il est impossible de ne pas mentionner ces Parcs Nationaux et leurs créations. Fleurons de la conservation de la nature, l’apparition des zones protégées ne s´est pourtant pas faites en un jour. Elle est plutôt issue d’une volonté politique donnant naissance peu à peu une entité gouvernementale fondamentale : le système national des Aires de Conservation : le SINAC. Analysons son évolution.

Définition

La notion de parc National ne prend pas origine en Amérique Centrale. C’est l’union Internationale de conservation pour la Nature qui le définit comme : “un espace géographique clairement délimité, gérer par des moyens légaux afin de protéger dans la durée la nature et les services ‘écosystémiques’ qu’elle fournit (eau potable, air de qualité, pollinisateur etc.)

Plage du Parc national de Manuel Antonio.

Histoire de la création des parcs nationaux

Tout au long de l’histoire, de nombreuses tentatives de protection de la nature voient le jour notamment en Europe ou en Inde mais c’est aux États-Unis d’Amérique que naît le premier parc National officiel en 1872 : le Yellowstone.

Au Costa Rica, la première initiative de conservation date de 1945. Lors de la construction de la route Panaméricaine entre Cartago et Perez Zeledon sur le Cerro de la Muerte. On proposa  timidement de protéger les arbres et ruisseaux qui longent la construction de la route. Cependant le manque de véritables instances ne permettra pas une protection effective avant les années 70. les parcs Nationaux Tapanti, los Quetzales et la réserve forestière los Santos en sont aujourd’hui les héritiers.

En 1955 voit le jour une autre tentative de protection autour des cratères des volcans de la vallée centrales (Poas et Irazu) mais une fois de plus le manque d’institutionalité rend la protection fictive.

Il faudra attendre 1970 pour voir la création du système National des parcs Nationaux  qui par la suite deviendront le système National d’Aires de Conservation (SINAC) et enfin disposer d’un appareil d’État capable de lutter contre les menaces environnementales.

Définition du Sinac

Le SINAC (organe du Ministère de l’environement MINAE) est le garant institutionnel des parcs nationaux, des refuges nationaux et des sanctuaires. Organisé de façon “fédérale”en aire de conservation, le Sinac n’a pas pour but de faire du profit avec les parcs mais bien de les protéger dans durée. La mise en avant des parcs et sa valorisation relève plutôt de l’Ict (Institut Costaricienne de Tourisme) et des entrepreneurs touristiques.

Aujourd’hui en 2023, le Sinac dénombre 170 aires de conservation dont 30 parcs nationaux avec une protection et une gestion de plus de 26% du territoire national divisé en 11 aires de conservation. Parmi celles-ci on peut trouver l’Aire de conservation de Guanacaste (ACG) incluant le parc National Ricon de la Vieja</strong>, l’aire de conservation d’Osa (ACOSA) incluant le parc National Corcovado ou encore l’aire de Conservation Marina Coco dont la mission est la protection de l’ile Coco, aujourd’hui classé comme patrimoine mondial de l’UNESCO.

Initiatives privées de créations de parcs

À ces zones protégées par l’état, il faut ajouter les initiatives de protection de la nature venant de propriétés privées. Ces espaces appartiennent à des propriétaires terriens qui ont fait le choix de l’éco tourisme comme par exemple à Monteverde qui ne compte aucun parc national mais uniquement des réserves à la gestion entièrement privatisée. Ces zones couvrent environs 8% du territoire national. Le Costa Rica fait partie des rares pays avec plus d’un tiers de leur territoire protégé.

Touristes observant des oiseaux sur un sentier d’un parc national.

Évolution vers l´écotourisme

À partir des années 2000 le tourisme mondial prend un virage plus éco touristique et les voyageurs ne sont plus seulement en quête de plages et de cocotiers mais aussi de trek et d’observation de la nature. Une ascension du nombre de visiteur s’opère dans la plupart des parcs nationaux. Aujourd’hui cette tendance est toujours en progression.

Par exemple, le parc national Tortuguero , avec 105.503 visiteurs en 2006. Il voit ce chiffre presque multiplier par 2 en 2022 avec 208.808 visiteurs. La vague touristique est telle que l’impact environnemental ne tarda pas à se faire sentir.

Cela se traduit par une augmentation des déchets, un piétinement de la végétation en dehors des sentiers, l’altération du comportement des animaux et bien sûr un impact sur les services sanitaires. Va alors naître une dichotomie entre la mission de protection du Sinac et le désir de voir toujours  plus de visiteurs de la part du secteur touristique.

Pour la première fois dans l’histoire de sa conservation, des mesures vont être prise pour limiter les impacts du tourisme sur la faune et la flore. Certains parcs vont être dotés d’une limitation du nombre de visiteurs.  Comme le petit parc de Manuel Antonio, avec 418.000 visiteurs en 2006. Ils vont subir une série de réglementations imposées par le Sinac. Le prix de l’entrée pour les visiteurs étranges passe de 10$ à 16$ puis aujourd’hui  à presque 20$. Le nombre maximal de visiteurs par jour fut fixé à 3000 personnes par jour en 201. Puis pars la suite à 1200 personnes en 2021. Malgré une croissance constante du nombre de touristes dans le pays le Sinac réussit à réduire de 12% l’affluence du parc Manuel Antonio avec 366.340 touristes en 2022. Sur 20 ans, le Sinac a pu démontrer sa capacité de remplir sa mission.

Conclusion

Mais au défi du nombre croissant de touristes s´ajoute de nombreuses menaces comme le réchauffement climatique, la pression immobilière ou l’extraction de ressources naturelles qui impose au Sinac et aux autres organismes de protection un état d’alerte permanent. Le Sinac aura-t-il la force de faire face a ces enjeux? Nous le souhaitons profondément et invitons les gouvernements des autres pays à s’intéresser à la gestion unique du Costa Rica en matière de mise en valeur de ces richesses naturelles.

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